Saviez-vous que les sites internet avaient un impact environnemental non négligeable ? En effet, les textes, photos et autres données du digital sont stockés dans des datas centers. Ce sont de grands hangars remplis de serveurs chargés de conserver et de traiter nos données numériques. Ils sont branchés 24 h/24 et s’avèrent très énergivores.
Comment limiter l’impact écologique de son site web ? Commençons par voir ce qui augmente la consommation énergétique d’une page. Ensuite, mettons en place des solutions pour diminuer son empreinte énergétique. On vous explique tout pour vous aider à produire des pages internet moins énergivores… car on le sait, vous n’êtes pas insensible au climat, au rapport du GIEC et à tout ce qu’il se passe en ce moment ! Alors commençons par notre cœur de métier, rendons le monde digital plus écolo !
Votre site web a un impact environnemental
Les données sont stockées sur d’immenses et innombrables serveurs qui, non seulement, consomment de l’énergie pour fonctionner, mais ont également besoin d’être climatisés en permanence car ils chauffent. En effet, les données, ça pulse, ça se bombarde, ça arrive de tous les coins du monde par téraoctets (1 000 milliards d’octets), voire pétaoctets (1 million de milliards d’octets) et ça demande beaucoup, beaucoup d’énergie !
Or de nombreux data centers sont en Chine et pour fonctionner, ils utilisent encore le charbon.
Plus on ajoute de datas - actuellement autour de 2,5 trillions d’octets par jour soit 2,5 milliards de milliards ou 2,5 exaoctets… c’est étourdissant ! -, plus il nous faut des serveurs et des serveurs de plus en plus puissants. Nous avons perdu des lecteurs en route ? C’est normal ! Retenez que la quantité mondiale de données digitales est monstrueusement monstrueuse et grossit à la vitesse de la fonte des glaciers… et ce n’est vraiment pas bon pour la planète.
Le numérique, c’est 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit presque un vingtième. Un chiffre qui va doubler d’ici 2025 si on ne fait rien. Pour la France, c’est environ 2 %, mais avec une prévision de 7 % dans 20 ans. Oui, la pollution numérique existe.
Alors je vous vois venir… « Ce n’est pas mon petit site qui réchauffe la planète !». Certes, certes… mais nous sommes actuellement 8 milliards… quelques milliards n’ont pas accès à Internet… les autres milliards multiplient les accès web… et ils sont… presque 5 milliards d’utilisateurs !
Vous comprenez donc qu’à votre niveau, vous aussi vous devez faire attention. Votre site, vos sites, s’additionnent à ceux des autres et contribuent à polluer avec leur empreinte carbone !
Comment savoir si un site internet est énergivore ?
Comme pour votre logement qui a droit à son diagnostic énergétique, pour les produits électroménagers auxquels on appose une jolie étiquette de A à G, un site internet peut aujourd’hui être diagnostiqué. Pour mesurer l’empreinte carbone de votre site, il existait un outil français : l'ecoIndex. Malheureusement, celui-ci a été victime de son succès et au jour où nous rédigeons cet article, rien ne laisse prédire s’il sera à nouveau disponible.
Bon à savoir : Websitecarbon.com permet aussi de connaître la quantité d’émission carbone de chaque page de votre site web.
Quels sont les points à prendre en compte pour connaître l’impact écologique d’un site web ?
- Le nombre de pages : plus il est élevé, moins c’est écolo !
- Le temps d’affichage : plus c’est long, moins c’est bon !
- Le contenu : plus il est lourd, plus il est gourmand en énergie et producteur de CO².
- Le SEO ! Eh oui, on n’y pense pas forcément, mais moins une page est optimisée, plus elle consomme et pollue.
En suivant ces indicateurs, vous pourrez développer un site éco-responsable, c’est-à-dire qui répond aux principaux besoins tout en restant économe en ressources, avec des pages légères et optimisées SEO qui tournent autour de l’expérience client.
Pourquoi le SEO est-il écolo ?
Une requête Google produit à elle seule 7 g de CO² soit 16 kilos par… seconde !
Vous comprenez donc vite que si votre site est trouvé dès la première requête, il engendre une économie de CO². Plus la requête est efficace, plus la demande auprès des 500 000 serveurs situés dans le monde est directe. Chaque clic mérite donc d’être pensé. Une recherche Google n’est pas anodine. Éviter de multiplier les requêtes contribue à réduire la production de dioxyde de carbone.
Le premier dans les SERP est donc plus éco-responsable que les autres… même sans le vouloir !
Le saviez-vous ? : Ecosia est un moteur de recherche engagé pour la protection de l’environnement. En l’utilisant, vous contribuez à la plantation d’arbres partout dans le monde. À ce jour, les utilisateurs d’Ecosia ont aidé à planter plus de 155 millions d’arbres.
Les éléments qui impactent l'écoIndex de votre site internet
Concrètement, on peut définir le niveau de pollution d’un site web à partir de 3 indicateurs techniques :
- La taille du DOM (Document Object Model), c’est la succession de balises HTML ou XML ainsi que le code javascript. Plus c’est compliqué, plus il faut un terminal puissant et énergivore. Le terminal, c’est l’objet par lequel on accède au web.
- Les Ko transférés soit le poids de la page téléchargée sur les serveurs.
- Le nombre de requêtes http qui se produisent entre le terminal et les serveurs (ou sont stockées les pages).
À savoir : L’impact le plus important provient des terminaux de l’internaute, c’est-à-dire tous nos petits objets connectés : tablettes, ordinateurs, smartphones, consoles…
Comment améliorer l'impact énergétique d'un site web ?
Vous comprenez donc vite à partir des 3 éléments pris en compte qu’une éco-conception web passe par :
- des pages d’information simples, sans froufrous HTML qui viennent la compliquer même si ça peut s’avérer très joli, et un retour à la sobriété !
- des images légères et peu nombreuses, des textes courts ;
- la suppression, la réduction ou le regroupement des requêtes http ;
- choisir un hébergeur « vert » (green host)
Une requête http (« Hypertext Transfer Protocol ») provient du protocole HTTP dont votre navigateur web a besoin pour accéder à l’information fournie par un site web. Le terminal, grâce à un navigateur, envoie la requête au serveur web, et ce dernier lui retourne une réponse immédiate en affichant la page demandée.
Ne conservez que les requêtes HTTP qui sont nécessaires. Attention, certaines sont plus lourdes que d’autres. Commencez donc par utiliser des outils d’analyse technique, par exemple, Waterfall de GTMetrix. Essayez ensuite de combiner les requêtes HTTP indispensables dans un seul fichier qui se chargera en une fois, plutôt que de faire des allers-retours vers chaque petit fichier contenant une requête.
Du contenu eco-friendly pour votre site web
Selon le cas, ce peut être une refonte totale ou quelques aménagements. Tout dépend aussi du CMS utilisé. Sachez qu’il existe de nombreux plugins pour optimiser vos textes avec une orientation environnementale.
Mais dans tous les cas, la rédaction doit se concentrer sur une information sobre, optimisée SEO et rapidement disponible pour que vos pages puissent s’afficher vite.
Par ailleurs, l’arborescence doit être simple pour éviter les clics inutiles. Pensez aussi au lazy loading (chargement différé) faites-en sortes que tout ce qui est images et médias ne soit chargé que lorsque c’est nécessaire. Ça réduit le temps de chargement et donc l’impact écologique.
Les couleurs sombres sont plus énergivores, alors optez pour une police noire sur fond clair. À vous d’orienter votre charte éditoriale et graphique vers l’environnement.
Grâce au développement des smartphones, on essaie de plus en plus de produire des pages légères en illustrations, on doit continuer dans ce sens pour des raisons écologiques. Si nous faisons tous un effort, nous pourrons peut-être limiter notre impact et c’est vraiment le moment de s’y atteler. Après, ce sera trop tard.
Emma Menebrode
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